Comprendre la qualité de l’air
La pollution atmosphérique en Ile-de-France
La pollution atmosphérique rencontrée en Ile-de-France est essentiellement caractérisée par des concentrations importantes :
- de dioxydes d’azote (NO2)
- de particules fines. Parmi les particules, sont distinguées les particules de diamètre inférieur à 10 micromètre (PM10) et les particules très fines, de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2,5) qui peuvent plus facilement pénétrer dans le système respiratoire.
- d’ozone (O3). Le mécanisme de formation de ce polluant est cependant complexe et dépend de la présence d’autres polluants et des conditions climatiques.
Ces polluants font l’objet d’une surveillance par Airparif via un réseau de stations de mesure réparties sur la région.
Tous les secteurs d’activités sont des sources de dioxydes d’azote et de particules.
Le trafic routier constitue la principale source de dioxydes d’azote (61 % des émissions de 2014). Le secteur résidentiel-tertiaire, en particulier avec le chauffage au bois, est quant à lui, la principale source des émissions de particules fines (34% des particules PM10).
En Île-de-France, le territoire est divisé en 2 types de zones administratives de surveillance (ZAS) de la qualité de l’air :
- la « zone à risques - agglomération » (ZAG), qui comprend au moins une agglomération de plus de 250 000 habitants ;
- la « zone régionale » (ZR), qui comporte le reste du territoire de la région.
Ces divisions, définies par l’arrêté du 9 mars 2022, permettent une surveillance de la qualité de l’air adaptée aux spécificités de chaque zone (polluants émis, population exposée, sources d’émission, concentration,…).
Les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique
La pollution atmosphérique peut avoir des effets à court terme et à long terme.
Les effets à court terme sont principalement ressentis lors des pics de pollution, correspondant à une concentration élevée de polluant pendant une période relativement courte. Les personnes vulnérables (personnes ayant des troubles respiratoires, personnes âgées…) sont les plus exposées au risque sanitaire induit. Il peut s’agir d’effets bénins (toux, essoufflement, irritation nasale, des yeux et de la gorge…) ou plus graves générant des complications respiratoires ou des troubles cardiovasculaires.
Ces épisodes de pollution sont limités. Une procédure d’alerte peut alors être déclenchée en fonction des concentrations atteintes et des mesures d’urgence mises en place (circulation différenciée, limitation des émissions des industriels…).
Cependant, la majeure partie des impacts de la pollution atmosphérique sur la santé résultent d’une longue exposition quotidienne à des concentrations de polluants. Cette exposition contribue au développement de pathologies chroniques telles que des maladies cardiovasculaires, respiratoires ou encore neurologiques. Elle aggrave les symptômes de maladies chroniques.
La pollution atmosphérique a des conséquences sanitaires et économiques considérables pour la société.
En Ile-de-France :
- plus de 60 000 Franciliens sont exposés à des dépassements des seuils réglementaires de NO2 : principale source le trafic routier ;
- tous les Franciliens sont exposés à des dépassements pour les particules fines (PM 2,5) : principale source le chauffage au bois.
On estime à 8 000 le nombre de décès évitables, liés à la pollution aux particules fines PM 2,5.
Une évaluation économique de l’impact sanitaire de cette pollution en 2015 chiffre à près de 8 milliards d’euros, soit 1 % du PIB francilien, le coût global de cette pollution.
Les valeurs limites et la surveillance de qualité de l’air
Les valeurs de qualité de l’air
Face à l’enjeu sanitaire, les pouvoirs publics (commission européenne), sur la base des travaux de l’Organisation Mondiale de la Santé, ont fixé des valeurs limites de la qualité de l’air à ne pas dépasser ainsi que des seuils d’alerte et de recommandation. Selon les polluants, il existe des valeurs limites annuels ou journalières.
L’Ile-de-France connaît régulièrement des dépassements de ces valeurs limites.
60 000 Franciliens sont exposés à des dépassements de valeur limite annuelle en NO2.
La surveillance de la qualité de l’air
Vous pouvez accéder aux informations sur la qualité de l’air.
Les outils de la politique de reconquête de la pollution atmosphérique
Pour améliorer la qualité de l’air, les pouvoirs publics franciliens agissent en priorité sur :
- la réduction des émissions liés au trafic routier par l’incitation du développement des véhicules peu émissifs et les limitations de circulation des véhicules les plus polluants (instauration d’une zone à faibles émissions)
- la réduction des émissions de particules liées au chauffage au bois en limitant l’usage du chauffage individuel au bois dans des équipements anciens et peu performants
- la prise en compte de la qualité de l’air dans l’urbanisme.
Les Plans Climats Air Energie Territoriaux que doivent réaliser les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI) de plus de 20 000 habitants comportent un volet air définissant les actions de lutte contre la pollution atmosphérique. Ces PCAET complètent ainsi le dispositif régional.
L’action en cas de pics de pollution
En cas de pics de pollution (seuil d’alerte dépassé, seuil d’urgence dépassé), des dispositions sont prises pour diminuer les concentrations de polluants rapidement et limiter l’exposition des personnes.
En Ile-de-France, une telle procédure d’alerte a été instituée dès 1994. La procédure actuelle a été arrêtée par arrêté inter-préfectoral du 19 décembre 2016.
Pour certaines installations classées les plus émettrices de polluants, un arrêté préfectoral fixe des mesures à mettre en œuvre dès le déclenchement du seuil des mesures d’urgence.
La circulation alternée peut être mise en œuvre à Paris et dans 22 communes des départements des Hauts-de-Seine (92), de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94).
Nous pouvons tous agir pour la qualité de l’air
Tous les Franciliens
Moi, citoyen - J’agis pour la qualité de l’air. La reconquête de la qualité de l’air est un défi à relever par chacun d’entre nous. Nous pouvons tous agir en :- adaptant nos modes de déplacement en privilégiant les modes les moins polluants (marche à pied, vélo, transports en commun, véhicules à faible émission)
- respectant les règles des zones à circulation restreinte après s’être équipé d’une vignette Crit’air
- en se chauffant avec un équipement performant et bien entretenu lorsqu’on utilise le chauffage au bois
- en consommant mieux.
Retrouvez les bons gestes pour la qualité de l’air sur la synthèse des actions des citoyens pour la qualité de l’air.
Les automobilistes
Nous automobilistes - Préservons la qualité de l’air Avec des millions d’automobilistes parcourant les routes d’Île-de-France chaque jour, les moteurs des véhicules participent fortement à la pollution de l’atmosphère. La combustion des moteurs n’est pas le seul facteur responsable des émissions de polluants, l’abrasion des pneus, l’utilisation des plaquettes de frein, le fonctionnement de la climatisation contribuent également à la dégradation de la qualité de l’air.En tant qu’automobiliste, vous pouvez agir en faveur de la qualité de l’air.
Les entreprises industrielles
PPA, quel rôle pour les entreprises industrielles ? Les entreprises industrielles ont également un rôle à jouer pour la réduction des émissions de polluants atmosphériques. Outre l’intervention sur leurs procédés pour réduire les émissions (dispositif de traitement des fumées, optimisation du fonctionnement des procédés…), elles peuvent également agir sur les déplacements qu’elles génèrent dont les déplacements domicile-travail de leurs employés mais aussi des livraisons et expéditions de leurs sites. La synthèse sur le rôle des entreprises industrielles présentent les informations utiles aux entreprises pour agir en faveur de la qualité de l’air.L’article 51 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte a rendu obligatoire les plans de mobilité pour les entreprises d’au moins 100 salariés sur un même site au 1er janvier 2018. Près de 6 500 entreprises franciliennes, représentant près de 2 millions de salariés, sont ainsi concernées par cette obligation de mettre en place un plan de mobilité, qui sera soumis à l’approbation des instances de l’entreprise.
Le plan de mobilité, élaboré en concertation avec les salariés de l’entreprise ou dans une approche inter-entreprises, permet :
- d’encourager les modes alternatifs à la voiture et de développer le covoiturage
- d’encourager l’utilisation de transports plus vertueux pour l’environnement
- de réduire les besoins en déplacements générés par l’activité de l’entreprise
- d’améliorer la sécurité des déplacements domicile- travail et professionnels
- de rationaliser les coûts des déplacements dans le bilan de l’entreprise
- d’améliorer la qualité de vie au travail.
Les plans de mobilité s’attachent également à réduire l’empreinte environnementale des déplacements professionnels, voire des flux entrants et sortants (fournisseurs, clients). Le PPA prévoit de renforcer le suivi de la réalisation de ces plans de mobilité. Il élargit également l’obligation aux établissements publics de plus de 100 employés.
La méthodologie annexée à l’arrêté préfectoral du 31 janvier 2018 approuvant le PPA francilien présente la démarche à suivre pour élaborer un plan de mobilité et rappelle l’obligation.
Ile-de-France mobilités et le réseau Pro’mobilité ont mis en place un site internet dédié à ces plans de mobilité. Outre de nombreuses informations et guides pour leur élaboration, le site est une plate-forme permettant de déclarer son plan conformément à la réglementation en vigueur.
Les agriculteurs
Qualité de l’air, quel rôle pour les agriculteurs ? Le secteur agricole francilien comporte environ 4700 exploitations sur près de 595 000 ha de terres agricoles essentiellement orientées vers les grandes cultures (céréales, oléagineux…). Le secteur émet directement 15% des émissions de particules régionales et 3% des oxydes d’azotes. Il est la principale source d’émissions d’ammoniac (93% des émissions de NH3) qui se transforment en particules. Le secteur agricole a donc un rôle important à jouer dans la réduction des émissions de particules. L’optimisation de la fertilisation des sols, l’usage d’engrais les moins volatils, l’enfouissement de l’engrais, ou l’arrêt du brûlage à l’air libre des déchets verts sont autant de bonnes pratiques présentées dans la synthèse.Le chauffage au bois
Pour un air sain, je brûle malin Faire une flambée dans sa cheminée, c’est sympa … mais pas anodin pour l’air. En effet, le feu de cheminée émet d’importantes quantités de particules fines dans l’atmosphère. Pour limiter cette pollution, il faut si possible se doter d’un appareil performant qui consomme peu de bois et pollue moins, mais aussi brûler du bois sec et entretenir correctement son appareil. Des gestes simples expliqués dans le dépliant édité par les services de l’État et l’ADEME ! Des aides existent pour renouveler son équipement ancien et peu performant.Des restrictions de l’utilisation du chauffage au bois existent en Ile-de-France. Consultez notre page dédiée au chauffage au bois.
Les zones à faibles émissions franciliennes
Les zones à faibles émissions (ZFE) ou à restriction de circulation (ZCR) constitue le même dispositif dont l’objet est de restreindre la circulation des véhicules les plus polluants dans des zones afin de réduire les émissions de polluants dues à la circulation des véhicules. Plus de 200 zones sont en place en Europe.
Les ZFE ou ZCR sont le moyen le plus efficace pour améliorer la qualité de l’air en ville.
La ville de Paris a instauré une telle zone en 2017. La Métropole du Grand Paris porte le projet d’instauration d’une telle zone à l’intérieur de l’A86.
Vous pouvez consulter plus d’informations sur ces zones sur notre page dédiée aux ZFE.
Agir ensemble pour la qualité de l’air