Enjeux des eaux pluviales à la ville et à la campagne

Enjeux en milieu urbain

En ville, l’eau de pluie tombe sur un sol imperméabilisé (routes, toitures…) et ruisselle, emportant les déchets et pollutions qu’elle rencontre jusqu’aux réseaux d’assainissement :

  • S’il s’agit d’un réseau unitaire : l’eau pluviale est mélangée aux eaux usées et traitée en station d’épuration. Mais lors des épisodes pluvieux importants, les ouvrages d’assainissement peuvent s’avérer sous-dimensionnés pour collecter le volume trop important de pluie, qui risque de déborder sur la voirie. Dans ces cas-là, des déversoirs d’orage sont activés, permettant aux effluents (eaux pluviales et eaux usées) de se déverser directement et rapidement dans le milieu naturel (le plus souvent un cours d’eau) sans passer par la station d’épuration. Cela permet de vider plus rapidement les réseaux d’assainissement, mais cela génère des pollutions importantes dans le milieu naturel, du fait des eaux usées.
  • S’il s’agit d’un réseau séparatif : l’eau pluviale circule dans son propre tuyau et rejoint directement le milieu naturel. Dans ce cas, elle y apporte les pollutions collectées lors du ruissellement. Cependant, la difficulté du réseau séparatif tient aux mauvais branchements qui existent le long des réseaux d’assainissement. Il s’agit d’erreurs de branchements lors des constructions, le tuyau d’eaux usées de l’habitation rejoignant par exemple le réseau d’eau pluviale situé sous la voirie et vice versa. Dans ce cas, les eaux usées ne seront pas traitées par la station d’épuration, n’étant pas correctement acheminées, et pollueront le milieu naturel.

Pour résoudre ces dysfonctionnements, de nombreuses solutions ont été mises en place : construction de bassins de rétention d’eaux pluviales de plus en plus grands pour collecter l’eau de pluie et soulager les réseaux, remise en conformité de branchements, mise en place de systèmes de dépollution à la sortie du réseau pluvial avant rejet en rivière… Mais outre leur coût élevé, ces techniques se heurtent au problème de l’entretien d’ouvrages souterrains, de la méconnaissance du patrimoine d’assainissement, et au fait que le volume d’eau pluviale maximal ne peut toujours être anticipé dans le dimensionnement des ouvrages, étant donnés les aléas climatiques.

En milieu urbain, il convient à présent d’éviter le ruissellement et l’entrée des eaux pluviales dans les réseaux. Pour ce faire, la gestion à la parcelle des eaux pluviales vise à gérer l’eau de pluie au plus près de son point de chute, afin qu’elle s’infiltre dans le sol. Cela permet d’une part de ne pas charger en polluants l’eau pluviale, mais aussi d’utiliser le rôle auto-épurateur du sol.
Les techniques d’aménagement et d’urbanisme doivent à présent intégrer la non imperméabilisation (voire la désimperméabilisation) des sols en privilégiant des zones de pleine terre, des noues (ou fossés) végétalisées, des toitures végétales…

Enjeux en milieu rural

Sur ces communes, l’eau de pluie tombe sur un sol non imperméabilisé, mais le développement de l’agriculture intensive, avec de grandes parcelles sans couvert forestier ni haies, crée un phénomène de ruissellement de la pluie avec les conséquences suivantes :

  • accroissement rapide de l’érosion des sols, non retenus par la végétation et emportés par les pluies ;
  • phénomènes de coulées boueuses dans les bourgs situés en contrebas ;
  • pollution accrue des rivières par l’apport de matières en suspension et l’accélération du transfert des polluants (pesticides, nitrates).
La gestion des eaux pluviales doit alors avoir pour objectif le ralentissement et le tamponnement des pointes de pluies : il s’agit d’éviter les sols non couverts, les terres nues ayant tendance à devenir « battantes » après une pluie intense (orage par exemple) et de maintenir la végétation favorisant la rétention puis l’évaporation de l’eau. Les réseaux de drainage et de fossés ne doivent pas accélérer l’envoi des eaux vers l’aval, où des débordements peuvent survenir. Bandes enherbées et haies participent ainsi à cet objectif.

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