Etude concernant les raisonnements économiques liés à la rénovation énergétique des bâtiments

Cette étude reprend les principales problématiques relatives au raisonnement économique des travaux de rénovation énergétique.

Avertissement

Cette étude a été publiée en 2018. Les raisonnements économiques restent valables, en revanche, l’ensemble des hypothèses chiffrées doit être actualisée pour pouvoir utiliser les formules de calcul.

Constat

Le raisonnement économique des travaux de rénovation énergétique des bâtiments
présente les biais suivants :

  • Calcul de la rentabilité sur le montant total de l’investissement
  • Calcul de la rentabilité sans prise en compte des différences de durée de vie
    des matériaux ou des équipements.
  • Calcul de la rentabilité sans prendre en compte les conditions de financement.

Explication

• Raisonner l’économie des travaux de rénovation énergétique sur la base du
montant total d’investissement a pour effet de sous-estimer de façon
importante la rentabilité. En effet, certains travaux seront de toutes façons
engagés même si la rénovation énergétique n’est pas intégrée. Les projets de
rénovations énergétiques sont à comparer aux besoins de travaux pour la
pérennisation du bâti effectués en dehors de tout projet de rénovation
énergétique. Ce besoin est appelé scenario 0.

• Raisonner l’économie des travaux de rénovation énergétique sans prendre en
compte les différences de durée de vie est aberrant : les besoins de
renouvellement des travaux à faible durée de vie ne sont pas pris en compte,
les économies d’énergie des travaux à durée de vie longue ne sont prises en
compte que partiellement. Ceci a pour impact de favoriser les travaux à faible
durée de vie (travaux sur les systèmes) par rapport aux scénarios à durée de
vie longue (travaux sur l’enveloppe).

• Raisonner l’économie des travaux de la rénovation énergétique sans prendre
en compte les conditions de financement revient à considérer que tous les
investissement sont financés sur fonds propres. L’effort financier est alors bien
plus important que si les travaux sont financés en partie par de l’emprunt. En
effet, pour une mise de départ sur fonds propres identique, l’emprunt permet
de réaliser des travaux plus ambitieux de manière indolore (les plus grandes
économies sur les factures énergie pouvant compenser l’augmentation des
mensualités d’emprunt). Ceci constitue l’effet de levier de l’emprunt. Ne pas
prendre en compte les conditions de financement revient également à ignorer
les avantages de conditions de financement (type prêt à taux zéro) que
certains scénarios de travaux (notamment les plus ambitieux) présentent sur
d’autres.

Conclusion

Le raisonnement économique doit s’effectuer :

  • en surcoût par rapport à un scenario 0 de la vie du bâti
  • sur une période d’analyse qui ne favorise pas un type de travaux par rapport à
    un autre pour l’unique raison qu’ils n’ont pas la même durée de vie
  • en coût global afin d’intégrer les coût de renouvellement des travaux dont la
    durée de vie est plus faible que la période d’analyse
  • en intégrant les conditions de financement lorsque ceci est possible ce qui
    permet de prendre en compte la notion d’effet de levier de l’emprunt.

Étude

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