Existe-t-il un risque de pollution des sols et des nappes phréatiques par les eaux de ruissellement ?

Ce qu’il faut retenir :
Sauf en cas de pollution réellement avérée et suffisamment importante, les eaux pluviales, notamment les petites pluies, doivent être gérées à l’échelle du projet. Cet objectif, purement hydraulique, permet de répondre à un enjeu majeur de pollution : diminution des rejets urbains de temps de pluie par débordement des réseaux d’eaux usées.
  • En cas de pollution faible, la végétation et les sols d’infiltration assurent une fonction de dépollution qui est suffisante ;
  • Dans de rares cas de pollution forte avérée (autoroute, aéroport, station-essence, etc.), des solutions de traitement peuvent être envisagées (décantation, filtre planté, etc.), en assurant les conditions de pérennité de ces dernières par un entretien défini et assuré ;
  • Les déshuileurs-débourbeurs sont dans la très grande majorité des cas inadaptés. Ils sont inefficaces à ces niveaux de pollution qui sont, en soi, faibles ; si l’entretien n’est pas suffisamment assuré, ils tendent même à aggraver la situation en provoquant des « effets de chasse », c’est-à-dire qu’ils concentrent la pollution puis relâchent la totalité lors d’une forte pluie.

Pour aller plus loin

La pollution des rejets urbains de temps de pluie a été fortement mise en avant depuis une trentaine d’années. De ce fait, beaucoup de personnes craignent un risque de pollution des sols et des nappes phréatiques, particulièrement par les eaux de ruissellement produites par les chaussées.

La pollution des eaux de ruissellement varie beaucoup selon l’endroit où elle est mesurée.
Une idée largement répandue est que le trafic automobile génère une quantité importante de polluants divers qui s’accumulent sur les surfaces où il s’effectue : métaux issus de l’usure des pièces mécaniques, caoutchouc et molécules variés provenant de la gomme des pneus, résidus d’hydrocarbures, fuites d’huile, etc. En réalité la quantité de polluants réellement mobilisable est généralement assez faible (voir note sur la pollution des eaux pluviales consultable ci-dessous). Par exemple les concentrations en hydrocarbures totaux dépassent rarement 10 mg/L dans les eaux de ruissellement de voirie. Elles sont presque toujours inférieures à 1 mg/L sur les parkings ou les voiries peu circulées.

Cela s’explique pour les raisons suivantes :

  • Les hydrocarbures lourds, composant les taches d’huiles sur le sol, sont fortement fixés au revêtement de surface et ne sont quasiment pas entraînés par l’écoulement. Ces hydrocarbures sont de plus rapidement dégradés par des bactéries. Il en va de même des fuites éventuelles de carburants qui se fixent très vite sur les particules ;
  • Les HAPs sont eux extrêmement volatiles et extrêmement mobiles. Leur concentration dans les eaux de ruissellement est assez homogène quel que soit le lieu de prélèvement (excepté à proximité immédiate de voiries très circulées : boulevards urbains, autoroutes) ;
  • Les particules issues de l’usure correspondent par définition à une pollution particulaire qui va être entraînée par les eaux de ruissellement et qui va se stocker dans les matériaux de surface de l’ouvrage d’infiltration.

En pratique la concentration en métaux toxiques (Plomb, Cadmium, Cuivre, Zinc) des eaux qui ont ruisselé sur un parking ou une voirie peu circulée est le plus souvent inférieure, voire très inférieure, à celle des eaux provenant des toitures. La pollution organique (azote, pesticides, désherbants, …) des eaux de parking est également inférieure à celle des eaux qui s’infiltrent à travers les pelouses.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les documents suivants :

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