Intégrer les eaux pluviales dans l’aménagement de l’espace

Quartier des Trois rivières à Stains (93) | © Bernard Suard - Terra

Faire de l’eau un outil d’amélioration du cadre de vie

Il s’agit de changer de logique de gestion en intégrant la gestion des eaux pluviales dans toutes les politiques sectorielles, de façon à privilégier la gestion à la parcelle, à éviter le ruissellement et à décharger les réseaux d’assainissement, ce qui représente une opportunité d’améliorer notre cadre de vie :

  • accroître la végétalisation des espaces de vie : toitures, rues, arbres ;
  • éviter l’imperméabilisation des sols pour favoriser l’infiltration : parkings, trottoirs, friches ;
  • créer des espaces de fraîcheur en ville via l’accroissement de la place de l’eau et de la nature : fontaines, squares.

Accroître la connaissance de nos territoires, de nos réseaux et des impacts de la pluviométrie

En ville, les ouvrages souterrains parfois anciens nécessitent une meilleure connaissance de leur état ainsi qu’un entretien régulier, qui est assuré par les gestionnaires d’assainissement. L’arrêté ministériel du 21 juillet 2015 demande ainsi que des mesures soient réalisées, notamment au niveau des déversoirs d’orage, afin d’évaluer les volumes déversés et leur charge polluante, suivant une action d’autosurveillance.
Par ailleurs, la mise en place de réseaux de pluviomètres permet un suivi des volumes d’eau de pluie tombés afin d’anticiper leurs impacts sur le territoire. En fonction du volume de pluie, la réponse apportée en termes de gestion sera en effet différente.

Favoriser les techniques alternatives de gestion à la parcelle

Il existe un très grand nombre de techniques alternatives de gestion des eaux pluviales pouvant se mettre en œuvre à toutes les échelles et s’adapter à tous les types d’urbanisme : noues, fossés, tranchées drainantes, puits d’infiltrations, chaussées réservoir, revêtements poreux, toitures stockages, toitures végétalisées, bassin d’infiltration, jardins de pluie, etc.

Noue végétalisée à Villeneuve-le-Roi (94)
Noue végétalisée à Villeneuve-le-Roi (94)

Elles dépassent largement l’approche purement technique de l’ingénieur et intègrent de nombreuses autres dimensions : hydrologiques (à l’échelle du bassin versant), paysagères (avec un rôle structurant de l’aménagement de l’espace), sociales (cadre de vie, conception multi-usages), économiques.

Voir des fiches techniques dans la rubrique outils

Privilégier l’infiltration dès que cela est possible

- D’un point de vue qualitatif, les eaux pluviales sont susceptibles d’être polluées par différentes sources : traversée dans l’atmosphère, ruissellement sur des surfaces polluées, etc. En limitant le ruissellement au sol, on limite la pollution des eaux de pluie. Les sols d’infiltration constitueront alors un premier filtre en retenant la majorité des polluants.
Sur le volet quantitatif, le ruissellement des eaux de pluie est identifié comme facteur aggravant des catastrophes naturelles : il faut réduire les volumes d’eau ruisselant et transitant dans les réseaux en temps de pluie, éviter les stockages, et favoriser l’infiltration à la parcelle.
L’infiltration n’est pas préconisée partout et la connaissance du sol est un pré-requis pour évaluer si elle ne comporte pas de risques au regard des éléments suivants : présence d’argile, d’anciennes carrières, de sites pollués, proximité de la nappe, prise en compte de la pente du terrain. Cependant les premiers centimètres de sol de pleine terre jouent un rôle de filtration non négligeable et permettent de tamponner les petites pluies les plus fréquentes, d’où l’importance d’éviter l’imperméabilisation des sols.

Pavés non jointifs sur la voirie - Villeneuve-le-Roi (94) | © Adèle Colvez - Driee
Le zonage d’assainissement annexé aux plans locaux d’urbanisme constitue l’outil opérationnel le plus efficace pour encadrer la gestion des eaux pluviales. Il est défini et rendu obligatoire par l’article L.2224-10 du CGCT. Son objectif est d’intégrer la gestion de l’eau dans la planification urbaine. Il doit être porté par les communes ou leurs groupements en charge de l’urbanisme. Il n’a de valeur réglementaire qu’après passage à enquête publique et approbation par la collectivité (document opposable). Il peut être annexé au PLU et a un poids encore renforcé lorsqu’il est intégré au PLU, c’est-à-dire transcrit dans le règlement. Pour en savoir plus sur la réglementation

Pour en savoir plus sur d’autres outils à disposition des porteurs de projet

Pour en savoir plus sur l’infiltration des eaux pluviales : pdf du GRAIE à télécharger.

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