Les enjeux de rareté de l’eau en Ile-de-France

La région Ile-de-France concentre 12 millions d’habitants sur un territoire restreint, et abrite de nombreuses activités industrielles et agricoles qui utilisent la ressource en eau, qu’elle soit superficielle ou souterraine.

En matière d’alimentation en eau potable, mais aussi pour les activités économiques pour une bonne part), le territoire francilien se scinde en deux zones :

  • une zone interconnectée centrée sur Paris, alimentée principalement par les eaux de surface avec des usines imbriquées dans le tissu urbain ;
  • une zone périphérique principalement alimentée par de nombreux forages puisant dans des nappes dont la qualité est de plus en plus dégradée et dont l’amélioration à moyen terme semble compromise.

La figure suivante donne, pour les prélèvements effectués en Ile de France, la répartition de ces derniers entre eaux souterraines (PRE_SOUT) et eaux superficielles (PRE-SUPE) :

Globalement, l’Ile-de-France serait une région en tension quantitative si, historiquement, des mesures structurelles n’avaient été mises en place :

  • dès le dix neuvième siècle, organisation de captages d’eau souterraine situés majoritairement en dehors de l’agglomération (aqueducs alimentant Paris pour environ 40 % des besoins depuis des sources captées en Seine et Marne, Eure et Loir et l’Yonne et l’Aisne) ;
  • réalisation des grands lacs de Seine durant les années 30 à 80 (sur la Seine et la Marne, l’Aube et l’Yonne dans les départements éponymes, rendant possible les prélèvements en eau de surface dans la Seine et la Marne grâce au soutien d’étiage de ces cours d’eau.

Ces aménagements et leur bonne gestion sont essentiels à la bonne alimentation de la région, pour autant, la gestion quantitative des autres ressources en eau nécessite également beaucoup de rigueur.

Aujourd’hui, ce sont les prélèvements pour les réseaux de distribution publique qui sont prépondérants pour environ les deux tiers du total prélevé :

  • Les prélèvements bruts, industriels et agricoles, qui ne font pas appel au recours des réseaux de distribution publique, représentent des ordres de grandeurs relatifs illustrés sur le graphe suivant (données 2012, milliers de m3).
  • Les prélèvements pour l’industrie, hors production d’énergie, sont plutôt faits dans les eaux souterraines et sont également réparties sur le territoire. Mais les prélèvements pour l’énergie et le refroidissement sont majoritairement faits en eau de surface, et restitués en grande partie au milieu. On distingue alors le prélèvement brut (diagramme ci-dessus) du prélèvement net pour le milieu.
  • Dans la grande couronne, des prélèvement agricoles, en croissance, sont opérés dans les eaux souterraines. Ils ne sont pas prépondérants à l’échelle annuelle, mais ils peuvent par contre représenter sur certains bassins versants une pression importante en période de sécheresse pour les milieux (cas des cours d’eau exutoires de la nappe de Beauce qui est le territoire le plus irrigué de France).

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