Les ouvrages d’infiltration et les sols ont-ils une réelle capacité de dépollution des eaux pluviales ?

Ce qu’il faut retenir :
Plus la gestion à la source des eaux pluviales est effective, plus les problématiques de pollution sont faibles. Favoriser les solutions vertes et l’infiltration permet également de réduire les risques liés aux pollutions faibles à moyennes car la végétation et le sol sont capables d’assurer une dépollution des eaux.

Pour aller plus loin

Dans le cas d’une noue ou d’un fossé, l’eau s’écoule le plus souvent sur une surface végétalisée avant de commencer à s’infiltrer dans le sol. La végétation en surface va ralentir l’écoulement et favoriser le dépôt des particules sur lesquelles les polluants sont fixés. Le sol va également retenir les particules et filtrer l’eau. Les concentrations en polluants, déjà faibles en surface vont donc diminuer très vite lorsque l’eau va gagner de la profondeur.

Toutes les études montrent ainsi que pour la plupart des indicateurs il n’existe aucun risque de pollution des sols en profondeur (on retrouve des concentrations proches du fond géochimique au plus à 1 mètre de profondeur, et ceci après plusieurs dizaines d’années d’utilisation) ni de pollution des nappes phréatiques (la plupart des polluants étant fixés aux particules).

Le risque de pollution chronique des sols et des nappes phréatiques par l’infiltration directe des eaux de ruissellement (même celle d’un parking ou d’une chaussée peu circulée) à travers une chaussée infiltrante, une noue, un puits ou un fossé est quasiment nul. En effet :

  • Les eaux de ruissellement des parkings et voiries peu circulées ne sont pas particulièrement polluées, en tout cas pas plus que les eaux de toitures ou d’espaces verts ;
  • Les eaux se décantent et se filtrent lors de leur séjour dans l’ouvrage et de leur infiltration dans les couches superficielles du sol.

Ces constats ont été étayés par les thèses de Damien TEDOLDI et Kelsey FLANAGAN (LEESU, ENPC) en caractérisant respectivement la rétention assurée par les sols et la biofiltration.

En tout état de cause, les séparateurs à hydrocarbures, parfois préconisés, sont totalement inefficaces pour piéger la pollution contenue dans les eaux de ruissellement.

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