Les techniques alternatives sont-elles à l’origine de multiples nuisances ?

Ce qu’il faut retenir :

La seule gêne objective réellement observée dans les opérations réalisées concerne les coassements des batraciens et l’augmentation des populations d’insectes. Il s’agit de la contrepartie associée à la présence d’un peu de nature en ville qui présente par ailleurs beaucoup d’intérêt au niveau environnemental et climatique. Toutes les autres nuisances évoquées sont plus des fantasmes que des faits avérés. De plus toutes les techniques alternatives ne reposent pas sur le développement d’écosystèmes pseudo-naturels.
Les précautions à prendre pour lutter contre ce risque sont :

  • d’assurer un entretien soigné des ouvrages, permettant d’assurer une biodiversité saine ;
  • de faire des efforts de communication et d’information. Il s’agit de montrer que les avantages apportés par le développement de la biodiversité en ville en compensent très largement les inconvénients ;
  • il est également envisageable, dans la mesure du possible, d’essayer d’éloigner les habitations des zones humides et de positionner les chambres des appartements dans les parties des immeubles les moins exposées au bruit.

Pour aller plus loin

Les techniques alternatives sont parfois traitées comme des écosystèmes relativement « naturels » : entretien limité de la végétation, absence de traitement phytosanitaire (désherbants, pesticides,…), entre autres, qui favorisent la présence d’espèces animales diverses (insectes, batraciens, rongeurs, …). Ce caractère fait souvent craindre des nuisances diverses pour les riverains : mauvaises odeurs, présence d’insectes, de rats ou autres animaux considérés comme nuisibles (y compris les serpents), bruits, par exemple dus au chant des batraciens, allergies dues aux espèces végétales utilisées, etc.

En réalité, toutes les techniques alternatives n’ont pas nécessairement ce caractère « naturel ». Une chaussée à structure réservoir ou un puits d’infiltration sont des ouvrages totalement minéraux. Cette crainte ne doit donc pas être généralisée.
Dans le cas où la solution envisagée est effectivement « naturelle », ces désagréments ne doivent pas non plus être exagérés. Certains points sont vrais, mais beaucoup sont infondés :

  • Le risque de mauvaises odeurs est quasiment nul car le milieu a très peu de chance de devenir anoxique (ie. sans oxygène).
  • Le risque d’animaux dangereux, comme les vipères, est également extrêmement faible en ville car il s’agit d’animaux qui fuient la présence de l’homme. Le risque d’augmentation des populations d’insectes potentiellement piqueurs, ou au moins gênants, existe. Il s’agit de la contrepartie du développement de la biodiversité en ville. Le risque d’incident ou de gêne réelle est cependant très réduit (lien vers question suivante sur les moustiques).
  • Le risque d’allergies dues aux pollens n’est pas spécifique aux techniques alternatives mais est associé aux espaces verts ; il est à noter que l’ambroisie ne se développe pas dans les zones humides et que la diversification des espèces diminue les risques d’allergies.
  • Enfin, les coassements associés aux grenouilles et autres batraciens sont eux bien réels, et peuvent effectivement gêner des citadins pendant certaines périodes de l’année ; ce risque n’existe cependant que pour les solutions pour lesquelles la présence d’eau en surface est permanente.

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