Patrimoine géologique du Val d’Oise

Le Val-d’Oise, une archive géologique grandeur nature

Fossile de gastéropode sur le site géologique de Vigny-Longuesse
Les séries sédimentaires paléogènes (66-23,03 Ma) du Val-d’Oise sont le témoin du passé marin du Bassin de Paris. A cette époque celui-ci présente un golfe marin dont les limites approximatives fluctuent suivant l’ampleur des avancées marines (transgressions), faisant ainsi évoluer les faciès entre dépôts marins, laguno-marins, voire lacustres. La nature, l’épaisseur et la répartition des différents dépôts sont également influencés par la tectonique avec une forte déformation de la plaque européenne dans un contexte de convergence Afrique-Ibérie-Eurasie qui est venu modeler le bassin en une succession de bombements (anticlinaux) et de cuvettes (synclinaux). Cette configuration du bassin influence fortement le trajet des avancées marines ainsi que les sources de sédiments provenant du continent. Le bassin se retrouve alimenté par un réseau de fleuves actifs, dont l’érosion des séries sédimentaires plus anciennes fournit un important flux de matériels constitués d’argiles ou de sables, alors qu’à d’autres moments prédomine une sédimentation chimique classique à base de calcaires.
Archive sableuse bartonienne du Guépelle

Enfin, le contexte climatique global du Paléogène (66-23 Ma) est ponctué par un brusque réchauffement intense à la transition Paléocène/Eocène (56 Ma) ou au tout début du Bartonien (41 Ma). Cet intervalle enregistre aussi un optimum climatique à l’Eocène inférieur (56-41 Ma) qui sera suivi par un refroidissement à long terme de l’Eocène inférieur (41 Ma) jusqu’à la transition Eocène/Oligocène (33,9 Ma). Cette transition marque le début de l’englacement de l’antarctique. Depuis 3 millions d’années le climat oscille entre des périodes glaciaires et interglaciaires.

Dans ce contexte, ces différents facteurs (climatique-tectonique-niveau des mers) vont gouverner la nature, la répartition, et l’épaisseur des différents dépôts au Paléogène avec une sédimentation à dominante calcaire durant le Montien et le Lutétien, sableuse durant le Thanétien, le Cuisien et le Bartonien, argileuse durant le Sparnacien, et gypseuse durant le Ludien. Les couches sédimentaires du Val-d’Oise représentent des archives grandeur nature, héritage des grands traits de l’évolution de la structure du Bassin parisien et du contexte climatique et marin du début du Cénozoïque. Les protéger est un enjeu majeur pour la compréhension de l’évolution de ce territoire depuis 66 Ma.

Sites à l’inventaire du patrimoine géologique

Sur le territoire du Val-d’Oise, 40 sites ont été répertoriés au titre de l’inventaire du patrimoine géologique (INPG). Cela représente plus de 20% de l’ensemble des sites de la région Île-de-France concentrés sur 10% de la surface totale du territoire francilien. Parmi ces sites, 15 sont classés trois étoiles et présente un intérêt international, 20 deux étoiles, 4 une étoile, et 1 zero étoile, ce qui traduit la richesse géologique de ce territoire.

Valeur patrimoniale des sites géologiques du Val-d'Oise listés dans l'INPG
Les sites géologiques du Val-d'Oise inventoriés dans l'INPG

Partager la page

S'abonner