Seize réserves naturelles : quatre d’un niveau national et 12 régional

Les seize réserves naturelles d’Ile-de-France, nationales et régionales, permettent la protection d’ un peu plus de 2 200 ha soit 0,18 % de la superficie du territoire francilien. La plus petite fait 5 ha, la RNR des Iles de Chelles (77), la plus grande, 855 ha, la RNN de la Bassée (77).

Quatre réserves naturelles nationales en Ile-de-France

La RNN des étangs et rigoles d’Yveline (Yvelines) classée en 2021 :

La RNN des étangs et rigoles d’Yveline a été créée par le décret du 8 avril 2021. Elle intègre la RNN de Saint-Quentin-en-Yvelines créée en 1986,. La nouvelle réserve naturelle porte la superficie classée de 87 hectares à 310 hectares afin de restaurer les écosystèmes aquatiques et terrestres de ce territoire situé dans le département des Yvelines.
Le Syndicat Mixte des Étangs et Rigoles (SMAGER) est gestionnaire de la RNN depuis 2021.
La réserve concerne le territoire de 8 communes : Auffargis, La Verrière, Le Mesnil-Saint-Denis, Le Perray-en-Yvelines, Les Bréviaires, Les Essarts-le-Roi, Trappes, Vieille-Eglise-en-Yvelines.
Pour en savoir plus : https://www.reserves-naturelles.org/etangs-et-rigoles-d-yveline

La RNN de la Bassée (Seine-et-Marne) classée en 2002 :

La RNN de la Bassée, classée le 21 octobre 2002, et d’une superficie de 854 hectares, protège des milieux naturels divers tels que pelouses sèches et zones humides (forêt alluviale, noues, étang…).
Elle concerne 7 communes de Seine-et-Marne : Éverly, Gouaix, Grisy-sur-Seine, Jaulnes, Les Ormes-sur-Voulzie, Mouy, Noyen-sur-Seine.
La gestion de la RNN est assurée depuis sa création par l’Association de Gestion de la Réserve naturelle de la Bassée (A.G.R.E.N.A.B.A.).

Pour en savoir plus :

La RNN des coteaux de la Seine (Yvelines/Val d’Oise) classée en 2009 :

La RNN des Coteaux de la Seine, créée par décret du 30 mars 2009, représente une superficie d’espace protégé de 268 hectares. D’un grand intérêt floristique mais également faunistique, elle comprend notamment de nombreuses pelouses calcaires insérées au sein d’un paysage remarquable.
La RNN se situe sur 2 départements, les Yvelines et le Val d’Oise et sur 5 communes : Bennecourt, Gommecourt, Haute-Isle, La Roche-Guyon, Vétheuil.
Le Parc naturel régional du Vexin français est gestionnaire de la RNN depuis 2010.

Pour en savoir plus :

La RNN des sites géologiques de l’Essonne (Essonne) classée en 1989 :

Classée le 17 juillet 1989, la RNN des sites géologiques de l’Essonne a été étendue en 2011 par un décret du 20 avril 2011.
Désormais, la RNN d’une superficie de 27 hectares compte 13 sites répartis sur 10 communes (Auvers-Saint-Georges, Chalo-Saint-Mars, Chauffour-lès-Étréchy, Itteville, Méréville, Morigny-Champigny, Ormoy-la-Rivière, Saint-Hilaire, Saulx-les-Chartreux et Villeneuve-sur-Auvers) et elle protège un patrimoine géologique qui correspond au cycle sédimentaire du Stampien.
Sa gestion est assurée depuis septembre 2012 par le Conseil départemental de l’Essonne.
Pour en savoir plus : http://www.reserves-naturelles.org/sites-geologiques-de-l-essonne
http://www.essonne.fr/

Fonctionnement d’une réserve naturelle nationale

La gestion d’une réserve naturelle nationale est confiée par le Préfet à un gestionnaire par le biais d’une convention de gestion.
Deux organes, nommés par le préfet, participent à la gestion de la réserve naturelle :

  • le comité consultatif, composé de représentants des acteurs du territoire de la réserve ;
  • le conseil scientifique qui peut être consulté pour des questions scientifiques.

Réserves naturelles : un encadrement juridique pour dire ce que l’on peut faire et ce qui est interdit

Selon l’article L.332-1 du code de l’environnement, les réserves naturelles correspondent à des parties du territoire d’une ou de plusieurs communes dans lesquelles la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux et
de fossiles et, en général, le milieu naturel présentent une importance particulière et doivent être conservées ou soustraites à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader.
Les objectifs généraux du classement en réserve naturelle sont limitativement énumérés par l’article du code de l’environnement précité, et visent par exemple « la préservation d’espèces animales ou végétales et d’habitats en voie de disparition sur tout ou partie du territoire national ou présentant des qualités remarquables [,ou] la préservation de biotopes et de formations géologiques, géomorphologiques ou spéléologiques remarquables ».

Des territoires qui ne peuvent pas être détruits ou modifiés sauf accord de l’Etat, ou du ministre

De manière générale, en application de l’article L.332-9 du code de l’environnement, « les territoires classés en réserve naturelle ne peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur état ou dans leur aspect, sauf autorisation spéciale du conseil régional pour les réserves naturelles régionales, ou du représentant de l’État ou du ministre chargé de la protection de la nature pour les réserves naturelles nationales. […] Toutefois, les travaux urgents indispensables à la sécurité des biens ou des personnes peuvent être réalisés après information de l’autorité compétente, sans préjudice de leur régularisation ultérieure ».
En outre, « nul ne peut acquérir par prescription, sur une réserve naturelle, des droits de nature à modifier son caractère ou à changer l’aspect des lieux. Une servitude ne peut être établie par convention dans une réserve naturelle qu’avec l’accord du représentant de l’État ou, lorsqu’il a pris la décision de classement, du conseil régional » conformément à l’article L.332-13 du code de l’environnement.
Par ailleurs, la publicité est interdite dans l’ensemble des réserves naturelles (art. L.332-14 du code de l’environnement) et il est fait obligation d’enfouissement des réseaux électriques ou téléphoniques dans les conditions définies par l’article L.332-15 du code de l’environnement.

En complément de l’ensemble des dispositions (restrictions) précitées imposées directement par la loi, « l’acte de classement d’une réserve naturelle peut soumettre à un régime particulier et, le cas échéant, interdire à l’intérieur de la réserve toute action susceptible de nuire au développement naturel de la faune et de la flore, au patrimoine géologique et, plus généralement, d’altérer le caractère de ladite réserve » au titre de l’arhttps://www.arb-idf.fr/nos-thematiq...ticle L.332-3 du code de l’environnement. Ainsi, « peuvent notamment être réglementés ou interdits la chasse, la pêche, les activités agricoles, forestières, pastorales, industrielles, commerciales, sportives et touristiques, l’exécution de travaux publics ou privés, l’utilisation des eaux, la circulation ou le stationnement des personnes, des véhicules et des animaux ». En revanche, « les activités minières, l’extraction de matériaux concessibles ou non ainsi que le survol de la réserve ne peuvent être réglementés ou interdits que dans les seules réserves naturelles nationales ».
Enfin, des périmètres de protection peuvent être institués autour des réserves naturelles en application de l’article L.332-16 du code de l’environnement.

Les réserves naturelles régionales

Les réserves naturelles régionales sont des espaces protégés classés par le Conseil régional d’Ile-de-France.

Il existe actuellement 12 RNR en Ile-de-France :

  •  Bassin de la Bièvre
  •  Boucle de Moisson
  •  Bruyères de Sainte-Assise
  •  Etangs de Bonnelles
  •  Grand-Voyeux
  •  Îles de Chelles
  •  Marais de Larchant
  •  Marais de Stors
  •  Seiglats
  •  Site géologique de Limay
  •  Site géologique de Vigny-Longuesse
  •  Val et coteau de Saint-Rémy

Pour plus d’informations :
Site de l’ARB sur les réserves naturelles d’Ile-de France : https://www.arb-idf.fr/nos-thematiques/politiques-publiques/reserves-naturelles/les-reserves-naturelles-en-ile-de-france/
Site du Conseil Régional d’Ile-de-France :http://www.iledefrance.fr/
Site de Réserves naturelles de France : http://www.reserves-naturelles.org/ile-de-france

Oiseaux, libellules, vigne sauvage : les réserves naturelles, refuges de la biodiversité …

11 millions de personnes habitent en Île-de-France. Pourtant, la biodiversité y reste très présente, grâce, notamment, aux réserves naturelles.
Les réserves naturelles franciliennes protègent des milieux variés présentant des habitats importants, notamment à l’échelle nationale comme les marais de la RNR du Marais de Stors (95), les landes de la RNR des Bruyères de Sainte-Assise (77), les pelouses sur terrains calcaires de la RNN des Coteaux de la Seine (95), les roselières de la RNR du Marais de Larchant (77).
3/4 des espèces franciliennes sont présentes dans les RN d’Ile-de-France. Ces espaces n’abritent pas moins de 1120 espèces de plantes dont 12 des 175 espèces protégées à l’échelle nationale présentes dans les RN.
71 espèces protégées à l’échelle régionale y sont également représentées. Par exemple, sont protégées au niveau régional la Lobélie brûlante (Lobelia urens) présente dans la RNR des Bruyères de Sainte-Assise (77) et l’Orobanche pourprée (Phelipanche purpurea) que l’on peut observer, notamment, dans la RNR du site géologique de Limay (78).

Des espèces protégées au niveau national

Ces réserves franciliennes jouent également un rôle majeur pour la conservation de certaines espèces protégées au niveau national :
La forêt humide du bord de Seine dans la RNN de la Bassée accueille la plus grande station de métropole de Vigne sauvage (Vitis vinifera subsp. sylvestris). Cette même réserve naturelle abrite également l’Œillet superbe (Dianthus superbus). Enfin, citons la Pilulaire à globules (Pilularia globulifera) présente sur la RNR des Bruyères de Sainte Assise (77)

Les réserves naturelles et la protection des zones humides :
Les zones humides remarquables sont à l’origine du classement de 60 % des RN en Ile-de-France. Parmi ces milieux, citons les fonds de vallées plus boisés des RNR du Marais de Stors (95) et du Val et Coteau de Saint-Rémy (78) qui abritent de nombreux micro-habitats aquatiques : mares, rus, ruisseaux, noues, ornières, sous-bois inondés. 268 espèces d’oiseaux sont signalées dans les RN d’Île-de-France. Cela représente plus de 3/4 des espèces d’oiseaux ayant été observées au moins une fois en Île-de-France.
Parmi elles, 134 dépendent des zones humides. C’est pourquoi certaines réserves comme la RNN des étangs et rigoles d’Yveline et la RNR du Grand-Voyeux (77) concentrent 95 % des espèces observées dans les 15 réserves franciliennes.
Sur cette seconde, pas moins de 218 espèces d’oiseaux ont été observées. Des espèces rares ou menacées s’y reproduisent comme le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) rapace en danger critique d’extinction dans la région.
13 des 18 espèces d’amphibiens d’Île-de-France sont présentes dans les RN franciliennes. La RNN de la Bassée est un site de référence pour observer la Rainette verte (Hyla arborea). Quant à la RNR du Grand-Voyeux, elle abrite la plus grosse population connue de Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) espèce menacée à l’échelle régionale. L’Île-de-France abrite 59 espèces de libellules dont 53 espèces dans les réserves naturelles. Plus d’1 sur 5 est menacée de disparition du fait de la réduction des zones humides. La RNR du Marais de Larchant et la RNN de la Bassée sont des sites d’exception pour les libellules comme la Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) protégée en France et très rare en Île-de-France.

Cartographie des RNN :
Lien vers le site Carmen de la DRIEE

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