Transition énergétique : les priorités de l’État et de l’ADEME

Face au changement climatique dont les conséquences sont de plus en plus manifestes, aux tensions internationales qui pèsent sur l’approvisionnement en énergies fossiles et aux fortes variations du coût des énergies qui en résultent, la transition énergétique doit s’accélérer.

De nombreuses mesures sont mises en place en ce sens au niveau national, et déclinées à l’échelon régional : loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, comité régional de l’énergie, COP régionales, Fonds vert…

En Ile-de-France, la priorité est d’agir sur deux grands secteurs :

  • le bâtiment, dont le chauffage constitue le principal poste d’émissions de gaz à effet de serre ;
  • le trafic routier.

Bâtiment et trafic routier

90 % des consommations énergétiques de l’Ile-de-France

La feuille de route 2024 pour la transition énergétique

Autour de ces deux axes et pour accélérer cette transition en accompagnant au mieux les territoires, les acteurs en charge de ces politiques pour l’État (Préfecture de région, DRIEAT, DRIHL, DRIAAF, ADEME, DDT) ont décidé d’actualiser la feuille de route éditée annuellement depuis 2020, avec une nouvelle série d’actions à conduire en 2024.

Les priorités d’action définies par les services de l’État et l’ADEME en Île-de-France sont les suivantes :

Transition énergétique des bâtiments

L’Ile-de-France compte 678 millions de m² de bâtiments, dont l’usage représente 66% de l’énergie totale consommée en Ile-de-France et 46% des émissions de gaz à effet de serre de la région. La diminution et le verdissement des consommations énergétiques des bâtiments existants constituent donc un objectif incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre régionales et espérer limiter le réchauffement climatique.

Priorités d’action :

  • la rénovation énergétique, avec pour objectif d’atteindre le niveau "bâtiment basse consommation" pour tous les bâtiments : cela implique de rénover l’ensemble des bâtiments construits avant 1990
  • la sobriété énergétique, qui permet de réaliser des économies d’énergies significatives
  • la décarbonation des modes de chauffages avec le recours à des énergies renouvelables et de récupération.

Développement des énergies renouvelables et de récupération

1,1 million d’équivalent-logements sont déjà raccordés à des réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables et de récupération (chaleur fatale, géothermie, biomasse). L’Ile-de-France dispose d’un potentiel conséquent pour le développement de ces réseaux, aussi bien en termes de multiplication des raccordements que de verdissement des réseaux. Le développement des autres ENR (géothermie de surface, méthanisation, énergies électriques solaire et éolienne…) doit également être encouragé.

Priorités d’action :

  • déployer et optimiser les réseaux de chaleur, et poursuivre leur verdissement en respectant la priorisation suivante : 1) chaleur fatale, 2) géothermie, 3) biomasse
  • valoriser le potentiel régional pour la géothermie de surface
  • réhabiliter les installations existantes de solaire thermique
  • sensibiliser les particuliers à privilégier l’utilisation du bois énergie à des équipements de qualité et en l’absence d’autres solutions de chauffage décarbonées, en raison de son impact négatif sur la qualité de l’air
  • accompagner le développement de la méthanisation en valorisant les meilleurs pratiques et le lien avec les territoires
  • concilier le développement du photovoltaïque avec les enjeux biodiversité et patrimoine, et valoriser le potentiel éolien en recherchant une adéquation avec les contraintes environnementales et paysagères.

Transition énergétique des mobilités

En Île-de-France, plus d’un tiers des 40 millions de déplacements quotidiens se font en voiture ou en deux-roues motorisés. Le trafic routier représente 31 % des émissions de gaz à effet de serre de la région et est également source de pollution de l’air (NoX, particules fines). Une dynamique forte en faveur du télétravail, des changements de comportement et des mobilités actives et nouvelles s’est toutefois enclenchée sous l’effet de la crise sanitaire.

Priorités d’action :

  • réduire et optimiser la circulation routière : développer l’usage des modes actifs (vélo, marche,…), accompagner les changements de pratiques (intermodalité, covoiturage,…), mettre en place des infrastructures adaptées, intégrer pleinement la mobilité dans les problématiques d’aménagement
  • développer les véhicules à faibles émissions (électriques, hydrogène, bioGNV) et mailler le territoire en stations et bornes de recharge
  • réduire l’impact du trafic routier sur la qualité de l’air, notamment via l’instauration des ZFE.

Accompagnement des territoires : 41 PCAET adoptés (janvier 2024)

L’État et la Région ont adopté en 2012 le schéma régional climat air énergie (SRCAE), que 59 collectivités franciliennes (EPCI, EPT) doivent décliner dans des plans climat air énergie territoriaux (PCAET). Ce schéma régional, co-élaboré par l’État et le Conseil régional, est actuellement en cours de révision.

En janvier 2024, 41 PCAET sont adoptés. Les services de l’État et l’ADEME s’engagent à renforcer l’accompagnement des collectivités pour l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de ces plans, ainsi que pour ceux des Contrats de relance et de transition écologique (CRTE). Plus largement, le soutien de l’État passe par un appui réglementaire, technique et financier (notamment via les appels à projets de l’ADEME et de la commission de régulation de l’énergie) aux acteurs franciliens pour leurs projets en faveur de la transition énergétique. Les communautés départementales de la transition énergétique (CDTE) constituent le cadre de référence pour informer et accompagner ces acteurs.

Priorités d’action :

  • mobiliser les territoires : améliorer la diffusion des enjeux régionaux, mettre en relation les acteurs de la transition énergétique, valoriser leurs retours d’expérience, accompagner la montée en compétence des collectivités
  • faciliter l’accès aux données énergétiques
  • rendre plus lisible l’offre de financement.

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