Enjeux liés aux cours d’eau en Ile-de-France

La rivière, source d’eau potable

En Ile-de-France, l’Oise, la Seine et la Marne sont sources d’eau potable pour la moitié de l’agglomération parisienne. C’est pourquoi la qualité de l’eau prélevée est importante : plus celle-ci est élevée, et moins il y aura de traitements à réaliser en usine de potabilisation. Cela entraîne des coûts supplémentaires pour l’ensemble des usagers.
Pour en savoir plus sur l’eau potable en Ile-de-France

Rivière, eau de pluie et assainissement

Rejet d'eau traitée dans le Loing (77)
Rejet d'eau traitée dans le Loing (77) | ©Adèle Colvez - DRIEE

Lorsqu’il pleut, le ruissellement de l’eau pluviale emporte déchets et polluants vers le milieu naturel. En terme d’assainissement, s’il s’agit d’un réseau unitaire, qui collecte eaux de pluie et eaux usées dans le même tuyau, il y a un risque de pollution des rivières par temps de pluie : en effet, si les réseaux sont saturés, des déversoirs d’orage empêchent le débordement des réseaux en rejetant les eaux non traitées en rivière, ce qui accroît sa contamination par les polluants. Il y a ainsi une dégradation de la qualité des cours d’eau après chaque orage. Le défi aujourd’hui de la gestion des eaux pluviales est donc de privilégier l’infiltration des eaux de pluie dans le sol, afin d’éviter qu’elles ne ruissellent et rejoignent les réseaux d’assainissement.
Pour en savoir plus sur la gestion des eaux pluviales
Pour en savoir plus sur l’assainissement

Risque inondation, quand la rivière déborde

Repère de crue - © Laurent Mignaux - Terra
Repère de crue - © Laurent Mignaux - Terra
Chaque rivière, même anthropisée comme c’est le cas en Ile-de-France, a un régime hydrologique particulier, avec des épisodes d’étiage, lorsque le niveau s’abaisse, et des épisodes de crue, lorsqu’il s’élève. Quand la rivière sort de son lit lors d’une crue, c’est une inondation. En région parisienne, ce risque a été grandement limité depuis la crue centennale de 1910 par la mise en place de grands-lacs réservoirs (Voir le site dédié : http://seinegrandslacs.fr/). Des piézomètres (outils de mesure) permettent de suivre de façon continue le niveau des cours d’eau afin d’anticiper toute potentielle inondation. De plus, les inondations de la Seine, de la Marne et de l’Yonne sont des crues lentes, ce qui permet d’anticiper l’arrivée de l’inondation. Cependant, en dépit de ces mesures, le risque inondation demeure d’actualité, car il est impossible d’anticiper les crues exceptionnelles pouvant mener à une inondation qui dépasse les capacités des ouvrages réalisés. Or la forte urbanisation de l’agglomération parisienne rend le territoire plus vulnérable aux inondations, avec des enjeux socioéconomiques majeurs. C’est pourquoi il est important d’accepter qu’il n’existe pas de risque zéro d’inondation afin de s’y préparer et de réduire ses impacts.

Les berges, transitions entre l’eau et la terre

Berge de Seine à Alfortville (94)
Berge de Seine à Alfortville (94) | ©Adèle Colvez
Zone d’interface entre l’eau et la terre, une berge naturelle est très riche sur le plan biologique, permettant à une multitude d’espèces, terrestres et aquatiques, de vivre et de se reproduire. Cette biodiversité a un rôle dans la capacité de la rivière à s’auto-épurer et à améliorer la qualité de l’eau. Or beaucoup de rivières franciliennes ont été « rectifiées » et minéralisées, pour supprimer les méandres, éviter l’érosion de la berge et faciliter la navigation. Cela a eu pour conséquence d’accélérer le débit, ce qui peut accroître le risque inondation en aval, de supprimer la biodiversité, et de dégrader la qualité de l’eau. Il est donc important de renaturer autant que possible les berges, afin de restaurer les écosystèmes naturels et d’améliorer la qualité de l’eau. Consulter le schéma environnemental des berges d’Ile-de-France qui pose un diagnostic sur les grands cours d’eau et les potentialités de renaturation : https://www.iau-idf.fr/savoir-faire/nos-travaux/edition/schema-environnemental-des-berges-des-voies-navigables-dile-de-france.html Consulter l’article dédié à l’hydromorphologie, qui étudie les processus physiques régissant le fonctionnement des cours d’eau et les formes qui en résultent.

Biodiversité, continuité et trame verte et bleue

Les rivières abritent de nombreuses espèces aquatiques, et participent de la vie d’espèces terrestres. Chaque espèce a des besoins particuliers en termes d’alimentation, de reproduction et de déplacement : les poissons migrateurs, comme le saumon, se reproduisent ainsi en eau douce, mais vivent en mer. Ils ont donc besoin de pouvoir se déplacer le long des rivières au cours de leur vie afin de trouver les lieux qui conviennent à leur survie. Or de nombreux obstacles ont été construits par l’homme sur les principaux fleuves, qui empêchent ces déplacements, d’où l’importance de restaurer la continuité écologique des cours d’eau. Par ailleurs, le réseau d’espaces naturels terrestres et aquatiques, appelé « trame verte et bleue », est primordial pour la survie de toute une biodiversité ayant besoin de passer d’un habitat à l’autre. Ce besoin est mis à mal par l’urbanisation et l’imperméabilisation dues aux aménagements.

Pêcher dans les rivières, une activité de loisirs en Ile-de-France

Pêcheur sur l'Yerres - © Laurent Mignaux - Terra
Pêcheur sur l'Yerres - © Laurent Mignaux - Terra
Les pêcheurs franciliens sont majoritairement des amateurs, affiliés à une association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA) qui leur donne l’autorisation de pêcher via l’obtention d’une carte de pêche. Les pêcheurs contribuent à la gestion des milieux aquatiques pour assurer leur activité : ainsi dans certaines rivières, les poissons ne peuvent plus se reproduire du fait des perturbations dues aux activités humaines. C’est pourquoi sur la Seine par exemple, la fédération interdépartementale de pêche assure des « lâchers » de jeunes poissons, afin d’assurer l’activité de pêche et de concourir au maintien de la biodiversité – et de ses bienfaits écosystémiques – en rivière. Une autre contrainte sur les grands axes navigables franciliens est celle de la qualité dégradée de l’eau, qui interdit de consommer le poisson pêché. De fait, la présence de poissons sert d’indicateur lors de l’évaluation de la qualité de l’eau. Les efforts multiples pour restaurer la qualité de l’eau des rivières doivent donc permettre progressivement le retour des poissons de façon naturelle.

Se baigner en Seine et en Marne ?

Il est possible de trouver des sites de baignade en Ile-de-France en grande couronne. Cependant, en petite couronne parisienne, la qualité dégradée de l’eau et les risques liés à la navigation ont entraîné une interdiction de baignade dans la Seine en 1923 et dans la Marne en 1970. Plusieurs projets sont en développement pour permettre de se baigner sur des sites dédiés, notamment en vue des Jeux olympiques de 2024, mais cela demande également au préalable d’améliorer la qualité de l’eau afin qu’elle n’entraîne pas de risques de santé pour les baigneurs.

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