Les défis de l’assainissement en Ile-de-France

Dans un contexte d’augmentation de la population, de développement de grands projets d’aménagement, dont le Grand Paris, et de prise en compte du changement climatique, l’assainissement doit évoluer afin d’anticiper les adaptations qui permettront à l’avenir de garantir la protection sanitaire des populations et la préservation de l’environnement.

Réduire les pollutions ponctuelles en réseau unitaire lors des épisodes pluviaux, en réduisant le volume d’eau de pluie apporté aux réseaux :

Lorsque réseaux et stations d’épuration sont saturés, des déversoirs d’orage libèrent les volumes d’eaux usées et pluviales collectées, sans traitement, directement en milieu naturel. De ce fait, la qualité des cours d’eau est automatiquement dégradée après chaque pluie importante. Ce fonctionnement permet d’éviter que les pluies importantes et exceptionnelles ne créent des inondations. En revanche, pour les petites pluies les plus fréquentes, il convient d’éviter qu’elles ne créent des déversements et donc des pollutions, via des aménagements adéquats, qui permettent aux eaux pluviales de s’infiltrer dans le sol, au lieu de ruisseler et de rejoindre les réseaux. Pour en savoir plus sur les eaux pluviales

Réduire les mauvais branchements en réseau séparatif :

De nombreuses habitations rejettent par erreur leurs eaux usées dans des tuyaux dédiés aux eaux pluviales, ce qui emporte les pollutions au milieu naturel au lieu de les amener pour traitement à une station d’épuration. La connaissance du patrimoine des réseaux enterrés ainsi que la vigilance des constructeurs et des administrations lors des aménagements sont indispensables afin de résoudre ce problème de pollution.

A l’inverse, si la collecte des eaux pluviales les amènent au réseau d’eaux usées et à la station d’épuration, ces ouvrages ne sont pas dimensionnés pour recevoir un tel volume d’effluents, ce qui crée des dysfonctionnements.

Assurer le suivi des boues d’assainissement

Usine d'épuration de Valenton : stockeur de boue - © Laurent Mignaux - Terra
Usine d'épuration de Valenton : stockeur de boue - © Laurent Mignaux - Terra
Les stations d’épuration, en traitant les eaux usées, produisent des « boues ». Ces boues correspondent à l’ensemble des déchets (sauf dégrillage grossier) produits au sein de la station. Par le passé, elles n’étaient composées que de matière organique, valorisable en agriculture en tant que fertilisant. Mais les évolutions de la société (production/consommation) et le « tout-à-l’égout » ont modifié le contenu des boues : elles concentrent tous les polluants transitant dans les eaux usées (et pluviales…). De ce fait, elles sont réglementairement considérées comme un « produit dangereux » car leur contenu est devenu imprécis. Elles doivent donc faire l’objet d’analyses de qualité, pour vérifier leur innocuité, avant de pouvoir être éventuellement épandues sur des parcelles agricoles. Ce suivi est répertorié dans les plans prévisionnels d’épandage suivis par les services de police de l’eau.

Rejet d'eaux usées traitées dans le Loing à Montigny-sur-Loing (77)
Rejet d'eaux usées traitées dans le Loing à Montigny-sur-Loing (77)

Améliorer les traitements et/ou capacités des stations d’épuration

Il s’agit de tenir compte de pollutions non négligeables issues de nos modes de production et de consommation : résidus médicamenteux, produits phytosanitaires, etc. La question du changement climatique doit également être anticipée : moindre dilution des effluents traités qui sont rejetés en rivière, intensification et aggravation des événements pluvieux exceptionnels.
Pour en savoir plus sur les pollutions de l’eau

Pour répondre à ces différents défis, la réglementation des systèmes d’assainissement s’adapte à l’évolution des enjeux sanitaires et environnementaux. Pour en savoir plus sur la réglementation liée à l’assainissement

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