Le chauffage au bois : un fort impact sur la qualité de l’air

Le chauffage au bois est responsable en Ile-de-France d’une grande part de la pollution aux particules (PM10 et PM2,5). De nombreux appareils utilisés par les particuliers sont encore anciens et très polluants.

Le chauffage au bois : première source émettrice de particules

Faire une flambée dans sa cheminée, c’est sympa … mais pas anodin pour l’air. En effet, le feu de cheminée émet d’importantes quantités de particules fines dans l’atmosphère liées à la combustion du bois.
Le chauffage au bois est responsable en IDF de 86 % des émissions de PM10 (et 87% des émissions de PM2.5) du secteur résidentiel alors que ce combustible ne couvre que 6 % des besoins d’énergie de ce secteur (AIRPARIF- Bilan émissions 2021 Île-de-France).

Le secteur résidentiel représente quant à lui, la première source d’émission de particules fines en Ile-de-France : 34 % pour les PM10 et de 54 % pour les PM2.5.

Pour limiter cette pollution cancérigène, il est nécessaire de :

Tous les équipements de chauffage au bois ne se valent pas en matière de qualité de l’air.
La combustion du bois en foyer ouvert (cheminée ouverte) ou dans des équipements anciens (avant 2002) est à éviter. Leur rendement est faible et ne vous permet pas de vous chauffer de façon optimale. La combustion ne se passe pas dans de bonnes conditions et génère beaucoup de suie et de particules fines. Les équipements labellisés Flamme Verte 7 étoiles sont à privilégier.
En revanche, le bois énergie reste un moyen de chauffage à étudier à l’échelle collective, et notamment dans des installations de combustion de taille importante (chaufferie biomasse connecté au réseau de chaleur urbain). Ces installations disposent en effet de systèmes de traitement des fumées (filtres à particules notamment), de systèmes de pilotage optimisant la combustion de la biomasse et sont régulièrement contrôlées. Les émissions de polluants sont ainsi limitées…

Plus de 540 000 ménages ont un chauffage au bois en Ile-de-France

Le chauffage d’agrément, c’est-à-dire la petite flambée pour le plaisir en hiver, contribue à polluer l’air de votre domicile et a un impact sur votre santé même s’il ne s’agit que d’un petit feu de cheminée de temps en temps.
Selon les derniers chiffres (AirParif 2018 pour le PPA), revus à la baisse, plus de 540 000 ménages franciliens ont un chauffage individuel au bois et 15 % d’entre eux l’utilisent pour le loisir. La multitude de ces flambées est une source importante de pollution atmosphérique en Ile-de-France.

Plus de 540 000 cheminées et poêles à bois

dont 60 % sont des foyers ouverts et anciens datant d’avant 2002, soit les plus polluants

D’autres études, et notamment l’enquête ISPOS 2019, estiment à 770000 le nombres de ménage utilisant du bois pour se chauffer dont 49% pour une utilisation d’agrément. Parmi ces équipements 49% sont des foyers ouverts et anciens d’avant 2002.

La réglementation sur le chauffage au bois : quelles restrictions ?

Le chauffage au bois en foyers ouvert comme mode de chauffage principal est interdit en Ile-de-France. Des restrictions supplémentaires ont été mises en place au fil des révisions des PPA. Ainsi l’arrêté approuvant le PPA francilien fixe des conditions d’utilisation du chauffage au bois selon les secteurs géographiques et interdit certaines utilisations.

Réglementation du chauffage au bois

La liste des communes situées au sein de la zone sensible pour la qualité de l’air est listée en annexe 1 de l’arrêté inter-préfectoral du 29 janvier 2025.

Carte des communes franciliennes situées au sein de la zone sensible pour la qualité de l'air

L’incitation au changement de comportement

Retour sur l’expérience de mise à disposition de micro-capteurs chez les particuliers menée avec des chercheurs de l’INSERM, de l’ENS et de Sciences Po.
Près de 300 volontaires pour connaître la qualité de l’air dans leur domicile
Pendant toute la saison de chauffe 2019-2020, près de 300 ménages utilisateurs de chauffage individuel indépendant au bois (poêles, inserts, cheminées, …) ont participé à une expérimentation leur permettant de prendre conscience de l’impact de ce mode de chauffage sur la qualité de l’air à l’intérieur de leur domicile.
Un micro-capteur leur a été confié permettant de mesurer la concentration de particules fines dans leur pièce principale et des informations sur les conséquences sanitaires de la pollution aux particules fines et de la contribution du chauffage individuel indépendant au bois à ces effets sanitaires leur étaient régulièrement communiquées.

Une prise de conscience réelle des enjeux sanitaires liés au chauffage au bois

Cette expérimentation a entraîné une prise de conscience importante des risques sanitaires liés à ce mode de chauffage : 79 % des participants considèrent le feu de bois comme polluant à l’issue de l’étude contre 39 % initialement. La majorité d’entre eux a déclaré avoir l’intention de réduire l’utilisation du chauffage au bois.
Cette intention s’est accompagnée d’un changement effectif des comportements chez les ménages qui, outre la campagne d’information, ont reçu régulièrement une courbe retraçant les niveaux d’expositions mesurés à leur domicile. Une réduction de 20 % du niveau moyen d’exposition aux particules fines a ainsi été observée entre le début de la campagne de chauffe et la fin de la campagne.
Un rapport complet de l’expérimentation a été produit par la DRIEAT.

ATTENTION : en page 54 de ce rapport, il est indiqué que l’ADEME est la source d’informations de la première rubrique. Il s’agit d’une erreur. Le paragraphe est une interprétation de l’équipe projet du rapport INERIS n°DRC-08-70801-15219A consultable en ligne, pour lequel l’ADEME n’a été qu’un des financeurs de l’étude.

Vers une généralisation de l’expérimentation ?

Une évolution des comportements pourrait être obtenue par des dispositifs de prêts de courte durée de capteurs de pollution qui informent en temps réel les ménages de leur niveau d’exposition.

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