La Base 217, reconversion d’une ancienne base aérienne militaire par Cœur d’Essonne Agglomération
La Base 217 en Essonne a bénéficié de deux millions d’euros du fonds friche. Ce qui a permis de finaliser la reconversion de cette ancienne base aérienne militaire par Cœur d’Essonne Agglomération. L’objectif : conjuguer l’industrie et l’agriculture
295 ha de terrains en friche dont :
- 120 ha destinés à l’urbanisation (comprenant 60 ha d’emprise bâtie),
- 175 ha d’espaces ouverts à l’agriculture et à la biodiversité.
Sur les 295 ha, 130 ha nécessitent une dépollution pyrotechnique. 1
Subvention accordée : 2 M€ dans le cadre du fonds friches du plan France relance.
Une ancienne base militaire avec des restes de bombes et de munitions
Ancienne base aérienne militaire en activité depuis 1940, ce terrain composé de plusieurs pistes, hangars et bâtiments militaires a également accueilli un centre d’essai en vol dès l’après-guerre en 1945. Occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et sévèrement bombardée par les Alliés en 1944, le site contient des restes de ces bombes et de nombreuses munitions datant de cette époque sont encore présentes dans ses sols.
La base est fermée depuis 2012, et l’État a cédé cette friche militaire pour un euro symbolique à Cœur d’Essonne Agglomération en 2015, qui a maintenant la charge de sa dépollution et de son évolution.
Le projet : économie et nouvelles pratiques écologiques
Le projet d’aménagement de la Base 217 se développe autour d’une double vocation : industrielle et productive d’une part, publique et événementielle d’autre part. Le projet, axé sur le développement économique, se tourne également vers de nouvelles pratiques écologiques en cherchant à conjuguer industrie et agriculture. En réutilisant pistes, tarmac, voiries et bâtiments militaires de la base aérienne, Cœur d’Essonne Agglomération souhaite valoriser le patrimoine présent vers de nouveaux usages tels que l’industrie cinématographique, la culture et l’évènementiel, l’innovation et le numérique, l’alimentation et l’agroécologie.
La dynamique économique du projet de la Base 217 devrait permettre de créer plusieurs milliers d’emplois à travers la recherche, l’innovation et la réindustrialisation. Le projet se développe avec le concours de petites structures comme de sociétés plus établies :
- L’implantation du premier bâtiment de l’entreprise d’e-commerce Amazon dans la ZAE Sud à l’automne 2019 a déjà créé environ 4 000 emplois.
- L’extension de la ZAE de la Tremblaie a vocation à accueillir une dizaine de nouvelles entreprises d’ici 2023.
- La zone d’activité Mermoz prévoie un développement industriel et des filières innovantes autour de la biotechnologie et des drones (cluster Drone Paris Région), qui a pour ambition de structurer un écosystème de drones professionnels.
- Le secteur Franges Ouest de la base accueillera un pôle industriel cinématographique destiné à la production audiovisuelle et articulé autour de plateaux et de backlots (décors extérieurs de cinéma).
La Base 217 vise à contribuer à l’émergence d’un modèle durable pour les territoires urbanisés de seconde couronne. Depuis 2019, des agriculteurs sont installés à la Ferme de l’Envol, un lotissement agricole biologique pensé autour d’activités de maraîchage, d’arboriculture, d’élevage (production de lait, fromage et œufs) et d’un atelier céréalier boulangerie. La Ferme de l’Envol constitue la première pierre du projet Sésame qui vise à engager à grande échelle une transition agricole et alimentaire sur le territoire de Cœur d’Essonne Agglomération.
Enfin, les 50 ha de La Piste 23 constituent un terrain d’expérimentation culturel et sportif en accueillant festivals et constructions temporaires. Le parc évènementiel de La Piste 23 a été initié avec les éditions 2017 et 2018 du Download Festival et l’installation de la Fédération française de char à voile (FFCV) depuis 2017. Il a également accueilli l’édition 2022 de la Fête de l’Humanité et a vocation à l’accueillir pour ses prochaines éditions.
Une subvention de deux millions du fonds friches
L’opération menée par Cœur d’Essonne Agglomération est largement déficitaire. L’agglomération doit faire face à des dépenses importantes de déminage sur un site pollué en pyrotechnie, avec d’importants coûts de viabilisation, car le site ne présente pas d’accès ni de réseaux.
Au total, sur 2021-2022, il est prévu de dépolluer environ 105 ha pour un montant évalué à 3,65 M€ HT . De plus, la volonté de l’agglomération de laisser une grande partie du site en espaces ouverts dédiés à la biodiversité et à l’agroécologie ne lui permet pas de rentabiliser l’opération grâce à des charges foncières.
La subvention de 2 M€ accordée à Cœur d’Essonne Agglomération dans le cadre de l’appel à projets « Recyclage foncier pour l’aménagement en Île-de-France » lui permettra de couvrir, à hauteur de 57 %, les coûts de dépollution pyrotechnique du projet de reconversion de l’ex-base aérienne 217.
1. La dépollution pyrotechnique est l’opération qui permet de mettre au jour les munitions non explosées, ou restes explosifs de guerre.