Les "eaux usées", de quoi parle-t-on ?

Définitions des « eaux usées »

Il faut distinguer les « eaux usées » (rejetées par l’homme après consommation/utilisation) des « eaux brutes » (issues du milieu naturel, qu’il s’agisse de nappes souterraines ou de cours d’eau) et des « eaux pluviales » (issues des précipitations). L’assainissement a pour objectif principal de collecter et traiter les « eaux usées », même si historiquement, le « tout à l’égout » les réunit avec les eaux pluviales (voir ci-dessous). Ces « eaux usées » se répartissent en :
  • eaux usées domestiques, qui sont issues des ménages : eaux de cuisine, eaux grises (douches, arrosage), eaux noires (toilettes) ;
  • eaux usées non domestiques, issues d’un process industriel ou bien dites « assimilées domestiques » (car venant d’un commerce type coiffeur, etc.).

Historique récent de l’assainissement

L’organisation des réseaux d’assainissement en Ile-de-France découle directement de l’historique des techniques qui se sont développées depuis le XIXème siècle.
  • Afin d’enrayer la propagation des épidémies (peste, choléra…) dans les villes, les égouts ont été conçus au départ sur le mode du « tout à l’égout ». Il s’agit de tuyaux souterrains (dits « réseaux ») collectant les eaux usées et les eaux pluviales (soit un réseau dit « unitaire »), et les amenant loin des populations le plus rapidement possible, en les rejetant au milieu naturel, en aval de l’agglomération.
  • Cet objectif de santé publique s’est doublé d’un objectif de préservation de l’environnement : en effet, le rejet des eaux usées, si elles ne sont pas épurées, occasionne une baisse de la qualité des cours d’eau récepteurs, mettant à mal la biodiversité aquatique. Des stations d’épuration ont donc été construites, visant à traiter les eaux usées avant de les rejeter au milieu naturel. Une eau traitée par une station d’épuration n’a pas une qualité d’eau potable lors de son rejet en rivière, mais une qualité qui permet de ne pas mettre à mal les écosystèmes naturels.
  • Ces stations d’épuration se retrouvant engorgées lors des épisodes de pluie, alors qu’elles sont dédiées initialement à l’épuration des eaux strictement usées, la construction de nouveaux réseaux au fil du développement urbain s’est ensuite mis en place en séparant la collecte des eaux usées (dirigées vers la station d’épuration) de celle des eaux pluviales (envoyées au milieu naturel). C’est ce qu’on appelle le réseau « séparatif ».
  • Du fait de cet historique, les centre-villes plus anciens sont le plus souvent dotés de réseaux unitaires (mélangeant eaux usées et eaux pluviales) au contraire des périphéries - ou constructions récentes -, dotées de réseaux séparatifs. Le coût financier qu’occasionnerait la transformation des réseaux unitaires en réseaux séparatifs, ainsi que la problématique des « mauvais branchements » (eaux usées dans le réseau pluvial et inversement) inexistante en réseau unitaire, expliquent le maintien des réseaux unitaires.
Le lien de l’assainissement avec les cours d’eau, les nappes phréatiques, et la pluie est donc intrinsèque : les sociétés puisent de l’eau dans le milieu naturel pour l’utiliser (le plus souvent potabilisée) dans diverses activités (consommation, toilettes, cuisine, usages industriels et agricoles), puis rejettent les eaux usées dans les réseaux d’assainissement, afin de les traiter en station d’épuration, puis de les rejeter, une fois épurées, au milieu naturel. Les eaux pluviales alimentent directement les milieux naturels mais en ville, aujourd’hui, elles sont pour leur majorité collectées dans des réseaux unitaires ou séparatifs.

Pour en savoir plus sur l’assainissement :

Pour en savoir plus sur l’assainissement en Ile-de-France :

Partager la page

S'abonner