Pour renforcer la protection de l’Île-de-France contre les inondations : le travail de la DRIEAT sur les ouvrages hydrauliques
Les ouvrages hydrauliques présents le long des cours d’eau d’Île-de-France ont deux fonctions pour prévenir le risque inondation. Ils servent à :
- stocker l’eau (aménagements hydrauliques)
- ou à contenir l’eau pour éviter les débordements (systèmes d’endiguements).
40 systèmes d’endiguement (digues ou murettes) autorisés pour protéger les populations
On dénombre actuellement 40 systèmes d’endiguements autorisés à la date du 1er juillet 2025, principalement le long de la Seine et de la Marne.
Ces systèmes, prenant majoritairement la forme d’une digue ou d’une murette, qui empêchent le débordement du cours d’eau jusqu’à un niveau maximal d’eau, dit « niveau de protection ». Cela permet la protection de la population située derrière le système, dans la « zone protégée ».
La loi MAPTAM de janvier 2014 a confié la gestion de ces systèmes de protection contre les inondations aux seuls établissements publics intercommunaux à fiscalité propre ayant la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI) ou aux syndicats auxquels ils adhèrent. Cette loi a fixé un délai de 10 ans pour que ces gestionnaires étudient les ouvrages existants et déclarent leur reprise des ouvrages, bénéficiant ainsi d’une procédure d’autorisation simplifiée.
Depuis, les collectivités compétentes en matière de GEMAPI ont conduit les études permettant de mieux connaître les caractéristiques de leurs systèmes d’endiguement et de déterminer le niveau de protection qu’ils étaient en mesure d’apporter en cas de crues. Elles ont réalisé des études de dangers prenant en compte différents scénarios de crues et ont ainsi pu demander la régularisation de leurs ouvrages en tant que systèmes d’endiguement autorisés.
Le Service de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques (SCSOH), au sein du département des risques naturels du service prévention des risques de la DRIEAT, a instruit ces demandes d’autorisation pour s’assurer que les ouvrages et la collectivité gestionnaire étaient en mesure de respecter les règles de sécurité fixées par la réglementation. L’année 2024 a particulièrement été dense en instruction du fait de l’échéance fixée par la loi pour régulariser les ouvrages.
Plus de 90 km de systèmes d’endiguement
Au 1er juillet 2025, 27 systèmes d’endiguement ont été autorisés (en 2024 et 2025), portant à 40 les systèmes d‘endiguement autorisés en Île-de-France :
- 12 systèmes d’endiguement de classe A et B (protégeant respectivement plus de 30 000 et 3 000 personnes) sont autorisés en Île-de-France.
- 28 systèmes d’endiguement de classe C (protégeant moins de 3000 personnes) sont autorisés en Île-de-France (dont 24 l’ont été en 2024).
Ces systèmes couvrent un linéaire d’un peu moins de 93,4 km. 14 d’entre eux sont gérés par la Métropole du Grand Paris protégeant des zones sur Paris et les départements de la proche couronne, 15 autres sont gérés par le département du Val-de-Marne.
Les inspections de la DRIEAT
La DRIEAT mène des inspections pour s’assurer du respect de la réglementation sur les différents ouvrages hydrauliques autorisés de la région. En 2024, il a réalisé 22 inspections dont 7 sur les systèmes d’endiguement autorisés. Ces inspections n’ont pas fait le constat de manquement majeur sur ces systèmes. Elles ont mis en évidence la montée en compétence des collectivités dans la gestion de leurs systèmes.
Un nouvel aménagement hydraulique en Seine-et-Marne
Les aménagements hydrauliques sont des ouvrages ou ensemble d’ouvrages qui participent à la prévention des inondations par une capacité de retenue ou de stockage provisoire des eaux provenant de ruissellement ou de crues.
On dénombre 17 aménagements hydrauliques autorisés en Île-de-France au 1er juillet 2025 dont 16 l’ont été en 2024 et 2025.
Le nouvel ouvrage en construction : le casier pilote Seine-Bassée (77), porté par l’EPTB Seine Grands Lacs, autorisé en décembre 2020 en Seine-et-Marne, constitue un nouvel aménagement hydraulique capable de stocker 10 millions de m3. Les travaux sont en voie d’achèvement. Ce casier pourra permettre de baisser le niveau de la Seine de 5 à 15 cm en période de crue en aval. Les travaux de construction ont pu être finalisés en 2024 et un test de mise en eau de l’ouvrage a été mis en œuvre du 15 janvier au 26 février 2025. Ce test doit encore être confirmé. La mise en service est prévue pour 2026.
Le SCSOH de la DRIEAT a validé le protocole de mise en eau test et a réalisé deux visites de contrôle pendant la mise en eau début 2025.
Ce projet est financé par l’État à hauteur de 50 %, par la Métropole du Grand Paris à hauteur de 30 % et par l’EPTB Seine Grands Lacs à hauteur de 20%. Son coût a été estimé initialement à 104 M€ HT en 2020 et devrait être supérieur in fine.
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