Qu’est ce que la pollution de l’air ?

Comprendre la pollution de l’air

Il faut distinguer l’exposition chronique et l’exposition aiguë (ou pics de pollution).
L’exposition chronique est une exposition longue à de faibles doses, généralement exprimée en concentration moyenne annuelle (quantité de polluant par volume d’air), il s’agit d’une exposition quotidienne. Les concentrations moyennes annuelles sont évaluées à partir du système de surveillance d’Airparif (70 stations de mesures réparties sur la région). Ces concentrations sont directement liées aux émissions (quantité de polluants émis au cours d’une période) émises dans l’atmosphère, principalement anthropiques.
L’exposition aiguë (ou pics de pollution) est une exposition courte à de fortes doses (peu fréquente), qui donne lieu à la mise en place de mesures d’urgence temporaires évaluées selon la gravité de la pollution et arrêtées par le Préfet de Police afin d’en atténuer les effets sur le territoire concerné.
Qu’il s’agisse d’exposition chronique ou de pics de pollution, les principaux polluants primaires (ceux émis directement dans l’atmosphère et provenant principalement de l’Homme) observés dans l’air sont les suivants :

• CO les oxydes de carbone
• SOX les oxydes de soufre
• NOX les oxydes d’azote (NO + NO2)
• HYDROCARBURES LÉGERS
• COVNM les composés organiques volatils non méthaniques
• PM2,5 les particules de diamètre inférieur à 2,5μg/m³
• PM10 les particules de diamètre inférieur à 10 μg/m³
• LES MÉTAUX plomb, mercure, cadmium,…
• HAP les hydrocarbures aromatiques polycycliques
• NH3 l’ammoniac
  Les principaux polluants secondaires (ceux se formant dans l’air à partir de réactions chimiques entre les composants de l’atmosphère) sont les suivants :
• O3 l’ozone
• NO2 le dioxyde d’azote

L’état de la qualité de l’air en Ile-de-France

S’agissant des émissions, le dernier inventaire des émissions réalisé par Airparif en 2024 à partir des données 2021, dresse les principales sources d’émissions des polluants de l’air les plus problématiques en IDF (NOx, PM10 et PM2.5) :

• le secteur des transports (et notamment les véhicules thermiques :essence, diesel et gaz)
• le secteur résidentiel (notamment le chauffage au bois)

  

  

  

Du côté des concentrations (l’air que l’on respire), le bilan de la qualité de l’air en IDF pour 2023, présente les concentrations moyennes pour l’année 2023 sur l’ensemble de la région et permet d’estimer le nombre de Franciliens encore exposés à des dépassements des valeurs limites annuelles :
- pour le NO2 : 5 000 personnes sont exposées en 2023 (contre 40 000 personnes en 2022) ; cf figure 1 ci-dessous
- pour les PM10 : aucune personne n’est exposée à un dépassement de la valeur limite annuelle : cf figure 4 ci-dessous
- pour les PM2.5 aucune personne n’est exposée à un dépassement de la valeur limite annuelle (pas d’exposition de la population depuis 2012)

Ainsi ces cartes témoignent de l’amélioration de la qualité de l’air en IDF ces dernières années. Ceci est notamment dû à l’action de divers acteurs qui interviennent pour améliorer la qualité de l’air.

Les acteurs de la qualité de l’air en Ile de France

Plusieurs acteurs du public mais aussi du privé, agissent pour améliorer la qualité de l’air. Les exemples ci-dessous ne sont pas exhaustifs.

Etat (ministère, préfectures, DIRIF, DRIEAT, DRIAAF)

Leur intervention s’observe à travers par exemple la réglementation ICPE, la définition et le suivi des plans et programmes (Plan de Protection de l’atmosphère , schéma régional climat air énergie (SRCAE)), l’interdiction du chauffage principal au bois pour les foyers ouverts, les mesures en cas de pic de pollution, la réglementation de l’utilisation des aéroports, les aides financières pour l’achat de véhicules moins polluants, la définition des règles de circulations des voies nationales, les éco-quartiers, les aides financières en lien avec la politique agricole commune…

Collectivités territoriales (région IDF, Ile de France mobilité, départements, EPCI)

Elles interviennent à travers le financement des transports en commun, la mise en place et le suivi du schéma régional climat air énergie, les aides financières à l’achat/location de véhicules moins polluants, les règles de circulation des voies communales et départementales, la police du stationnement, les aides financières sur la politique agricole commune (FEDER et FEADER), l’élaboration du schéma régional biomasse, la mise en place des documents d’urbanisme (PLU et PLUi), l’élaboration et la mise en œuvre des plans climat air énergie territoriaux (PCAET), le fonds air bois, la mise en place de la zone à faible émission….

Plusieurs autres organismes interviennent dans l’amélioration de la qualité de l’air notamment, l’ADEME (qui apporte un soutien en matière d’aides financières auprès des particuliers), les chambres d’agriculture (formation des agriculteurs), l’INRA (études et recherches scientifiques sur l’agriculture et la qualité de l’air), l’ORS (études sur l’impact sanitaire de la qualité de l’air), Airparif(surveillance de la qualité de l’air et aide à la décision), les associations environnementales (comme FNE qui joue un rôle de relai auprès des citoyens).