Marne Europe : aménagement d’un nouveau quartier de gare sur une friche autoroutière polluée à l’amiante

- 11,2 ha de friches autoroutières dont 160 000 m³ de terres amiantées
- Création d’un nouveau quartier pour l’arrivée prochaine de la ligne 15 du métro du Grand Paris express
- Aménagement d’une ZAC mixte et dense permettant la création d’environ 1000 logements

Subvention exceptionnelle de 7,8 M€ accordée dans le cadre du Fonds Friches

D’une friche autoroutière à un nouveau quartier

L’opération d’aménagement de la ZAC Marne Europe portée par l’EpaMarne à Villiers-sur-Marne se situe sur un des terrains de l’ex VDO (Voie de Desserte Orientale). Ce projet autoroutier entrepris par l’État en 1965 dans le but de réaliser une troisième rocade parisienne (A87) a par la suite été abandonné dans les années 80, laissant place à de nombreuses friches urbaines sur l’ensemble de l’emprise du projet. À Villiers-sur-Marne, un golf provisoire est d’abord installé en 2005 pour occuper la friche et les importants remblais générés par le projet avorté.

En 2018, l’État signe un Contrat d’Intérêt National (CIN) avec les cinq communes concernées par les emprises de l’ancienne VDO que sont Villiers-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Chennevières-sur-Marne, Ormesson-sur-Marne et Sucy-en-Brie. Établi en concertation avec les établissements publics territoriaux Grand Paris Sud Est Avenir et Paris Est Marne Bois, ainsi que le Conseil Départemental du Val de Marne et la Métropole du Grand Paris, l’objectif du CIN est de définir collectivement un aménagement équilibré sur les 150 hectares de foncier abandonnés. L’ambition est de développer le secteur par un maintien équilibré entre emplois et logements, tout en mettant en valeur le cadre paysager et en préservant les enjeux liés aux continuités écologiques et à la biodiversité présents sur les terrains de l’ex-VDO. Entre la gare de Bry-Villiers-Champigny (future gare de la ligne 15 du Grand Paris express) et la gare de Sucy-Bonneuil (RER A), la colonne vertébrale du projet urbain est le futur transport en commun en site propre (TCSP) Altival. La stratégie territoriale élaborée dans le cadre du CIN est mise en œuvre par l’EpaMarne, à qui les terrains sont transférés en vue de l’aménagement des futurs quartiers.

Aménagement d’un quartier de gare mixte et dense, hybride et connecté

Le futur quartier Marne Europe se développe sur une ZAC de 11,2 ha. L’arrivée de la ligne de métro 15 en 2025, en interconnexion avec la gare SNCF Bry-Villiers-Champigny (RER E et ligne P), et le TCSP « Altival » de Noisy-le-Grand à Chennevières-sur-Marne est une opportunité pour le territoire de faire émerger un quartier dense alliant mixité sociale et fonctionnelle. La programmation prévoit la réalisation de plus de 1000 logements dont 15 % de LLS ainsi que la création d’une résidence multigénérationnelle pour personnes âgées et étudiants. Un pôle tertiaire sera développé autour de la gare avec l’objectif de créer plus de 3000 emplois. Cet équilibre entre lieu de vie et de travail sera permis par l’accompagnement de commerces, d’équipements publics ainsi que par la création d’un pôle culturel. Un espace vert sera aménagé sur 2 ha en cœur de quartier.

La découverte d’une pollution à l’amiante de grande ampleur

C’est à l’occasion des premiers terrassements du secteur nécessaires à l’installation du chantier de la gare de Bry-Villiers-Champigny que la Société du Grand Paris constate en 2017 la présence d’amiante dans les remblais d’apport de la friche. Insoupçonnée lors de l’acquisition des terrains par l’EpaMarne, l’étendue de la pollution est d’abord complexe à cerner compte tenu de l’épaisseur des couches de terre cumulées sur le site. Des investigations supplémentaires menées par la SGP et l’EpaMarne ont montré la présence de 60 % de matériaux contenant de l’amiante dans toutes les strates du remblai.

Le traitement de cette pollution d’ampleur a nécessité l’intervention d’une entreprise spécialisée qui a procédé à une méthode de tri systématique des terres. La dépollution de la butte de l’ancien golf réalisée par Pichetta a généré plus de 280 000 m³ de déblais dont 160 000 m³ de terres amiantées. Aux côtés de l’équipe projet rencontrée sur place, nous avons pu constater la réalisation de ces travaux d’ampleur.