Lutte contre les inondations : le casier pilote de la Bassée en phase de test
En cas d’inondation, le « casier » de la Bassée permettra de diminuer la hauteur d’eau de 3 à 15 centimètres à Paris et en petite couronne. Un projet pour lutter contre les inondations, mais aussi pour restaurer des zones naturelles dans la plus grande zone humide d’Île-de-France. Le projet autorisé par arrêté préfectoral en 2020, est entré dans sa phase de test depuis le 15 janvier 2024.
En cas d’inondation, le « casier » de la Bassée permettra de diminuer la hauteur d’eau de 3 à 15 centimètres à Paris et en petite couronne.
Un projet pour lutter contre les inondations, mais aussi pour restaurer des zones naturelles dans la plus grande zone humide d’Île-de-France. Le projet a été autorisé par arrêté préfectoral en 2020. Il est entré dans sa phase de test depuis le 15 janvier 2024, avec un test sur un casier pilote du projet.
Le projet de casiers écrêteurs de crue dit « casiers de La Bassée », va réduire les conséquences d’une crue majeure par débordement de la Seine, dans l’agglomération parisienne. L’État finance près de la moitié des travaux d’un montant d’environ 150 millions d’euros, aux côtés de Seine Grands Lacs et de la Métropole du Grand Paris dont l’aboutissement s’est concrétisé par la mise en eau test du casier le 15 janvier 2024.
Le casier, un outil supplémentaire pour réduire l’impact d’une crue en Île-de-France
Si une inondation semblable à celle de 1910 se produisait de nos jours, les dégâts seraient beaucoup plus considérables : 900 000 personnes seraient directement impactées du fait que leur habitation se trouve en zone inondable, les réseaux électriques, ferrés, d’assainissement … seraient fortement endommagés et durablement inutilisables.
En raison des dysfonctionnements de ces réseaux, plus de 1,4 million de personnes supplémentaires seraient impactées par la crue. Le coût total de cette inondation a été estimé (chiffres OCDE de 2014) à plus de 30 milliards d’euros.
Les conséquences de la crue pourraient se faire sentir durant plusieurs mois voire années.
Une telle crue majeure de la Seine a une montée des eaux lente, c’est-à-dire qu’il est possible de la prévoir entre 24 heures et 72 heures par la surveillance de l’amont. On parle de crue lente, contrairement à certaines crues observées en France liée à de fortes pluies provoquant des ruissellements abondants et parfois violents.
Le corollaire d’une crue lente est une décrue lente avec un maintien de l’eau dans les zones inondées pouvant aller jusqu’à 2 mois comme cela a été observé en 1910. En outre, le rétablissement des réseaux tels que l’électricité, l’alimentation en eau potable, l’assainissement, les transports… pourrait prendre encore davantage de temps.
Pour éviter ce scénario catastrophe dans la première région française, et pour compléter les dispositifs existants de lutte contre les inondations, comme les quatre lacs réservoirs ou les systèmes d’endiguement de part et d’autre de la Seine, le projet de casier de La Bassée a été développé par Seine Grands Lacs.
Le projet global de casier, constitué de digues et de pompes permettra de retenir l’eau sur une surface de 2300 hectares dans la vallée de la Bassée au sud de la Seinet-et-Marne, afin de pouvoir stocker 55 millions de m3 d’eau en cas de crue majeure.
L’État a permis de le réaliser par son soutien financier, par l’intermédiaire d’un programme d’action de prévention des inondations (PAPI), et les autorisations administratives délivrées à l’EPTB Seine Grands Lacs.
Les programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) : un outil partenarial labellisé par l’État pour lutter contre les inondations
Les programmes d’actions de prévention contre les inondations (PAPI), portés par les acteurs locaux, ont pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation sur un bassin de risque cohérent, en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement.
Il s’agit d’un outil de contractualisation entre les collectivités territoriales ou leurs groupements et l’État permettant notamment :
• d’améliorer la connaissance du risque,
• de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens,
• de renforcer les ouvrages de protection tel que le casier de La Bassée.
Les actions de ces programmes peuvent bénéficier de subventions de l’État, certaines à hauteur de 80 % du coût de l’action.
Pour en savoir plus : https://www.DRIEAT.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/presentation-des-papi-programme-d-actions-de-a2983.html
Des enjeux de préservation de la biodiversité
La Bassée est reconnue comme l’une des plus importantes zones humides régionale et nationale. C’est d’ailleurs à ce titre que le site a été classé dans le réseau européen Natura 2000 et qu’une réserve naturelle nationale a été créée. Elle présente un intérêt écologique majeur, avec la présence de nombreuses espèces.
Retenir une grande surface d’eau lors des crues s’apparente à une restauration du champ d’expansion des crues de jadis, avant la navigation et les grands barrages. Les zones humides associées au fleuve à l’intérieur du casier devraient donc retrouver un fonctionnement plus naturel grâce aux mises en eau (tous les 8 ans d’après les calculs initiaux).
Le protocole de la mise en eau du casier prévoit d’éviter de piéger les espèces. Une grille fine évite le risque d’aspirer des espèces de la Seine, et celles des milieux terrestres qui peuvent s’échapper.
L’ensemble du projet inclut des mesures de génie écologique ambitieuses, issues de l’application rigoureuse de la démarche Eviter-Réduire-Compenser (ERC)
Le casier de la Bassée : un aménagement hydraulique de type barrage contrôlé par la DRIEAT
Le casier de la Bassée est un ouvrage hydraulique de protection contre les inondations et est soumis à autorisation au titre de la loi sur l’eau en tant que aménagement hydraulique (rubrique 3.2.6.0) et en tant que barrage (rubrique 3.2.5.0). Après instruction de la demande initiale par la DRIEAT, il a été autorisé par arrêté préfectoral du 1er décembre 2020.
Le service de contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques de la DRIEAT (SCSOH) a conduit une visite de contrôle pendant la mise en eau test le 16 janvier 2025 pour s’assurer que les dispositions de l’arrêté et du protocole étaient respectées. Aucune non-conformité n’a été relevée lors de la visite.
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